Carré d'Art à Nîmes: « Picasso et les conflits »
L’exposition« Picasso et les conflits » clôturait le cycle « Picasso-Méditerranée », que nous avions suivi tout au long de l’année. Une cinquantaine d’Amis du Musée se sont rendus au Carré d’Art de Nîmes le jeudi 6 décembre pour visiter cette exposition.
La violence et la tristesse dominent. Le choix pour Carré d’Art s’est porté sur les créations de Picasso dans les temps de troubles politiques, de la seconde guerre mondiale jusqu’au tableau Massacre en Corée de 1951. Dès 1937, avec Guernica, se dessine pour Picasso une période d’engagement politique où est perdu tout espoir de retrouver une Espagne libre. Les temps troublés se retrouvent dans la plupart des sujets – portraits, natures mortes, paysages – qu’il aborde au cours de ces années. La violence s’impose de façon magistrale dans La Suppliante de 1937 et dans de nombreux portraits de Dora Maar mais aussi dans la série de femmes qui pleurent où les larmes transforment radicalement le visage ou encore dans le Chat saisissant un oiseau peint en avril 1939. Dans ce contexte de guerre, le chat pourrait incarner la figure de l’agresseur à l’allure carnassière puisque il a été peint peu après la chute de Madrid et la proclamation de la fin de la guerre civile par Franco.
L’incontournable Guernica est évoqué par le film d’Alain Resnais de 1950 mais aussi par un ensemble inédit de dessins de l’artiste brésilien Gabriel Borba Filho. Une carte expose l’itinérance du tableau avant son installation définitive au Musée National Reina Sofia de Madrid, en 1981.
L’exposition se termine par le Massacre en Corée. On peut y discerner la dénonciation des crimes de guerre à l’encontre des civils, qui sont autant de crimes contre l’humanité commis au nom d’une idéologie, qui balaye l’espoir de renaissance d’un peuple, en assassinant les enfants et les femmes porteuses de la vie, qui constituent son avenir.