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Tarascon - Exposition La Tarasque

Après le repas pris au Bistrot des Anges dans une excellente ambiance, le conférencier de l'après-midi, Gilbert Chalençon, nous fait déambuler dans la ville de Tarason jusqu'au Cloitre des Cordeliers où est présentée une exposition sur la Tarasque dont il est le Commissaire.

Notre première halte est pour l'Hotel de Ville, Cet édifice a été construit au XVIIème siècle pour accueillir les réunions des Consuls qui dirigeaient la cité. Sur la façade du bâtiment, on retrouve les sculptures de deux femmes : Sainte Marthe avec à ses pieds la Tarasque et Marianne, symbole de la République. Les marques des differentes inondations sont indiquées sur les murs. La dernière date de 2003. Nous nous installons dans la salle des Consuls aux remarquables boiseries.

Un tableau du peintre William Bouguereau représente la venue de l’empereur Napoléon III après une crue.Il rend visite aux Tarasconnais en circulant sur une barque dans les rues de la ville.

Nous cheminons ensuite dans la rue des Halles, à l'ambiance moyenageuse jusqu'à la place Louis Gonthier où une statue en bronze de Tartarin a été erigée en 2013.

Le Musée d'Art et d'Histoire de la Ville de Tarascon est installé dans l'ancien couvent des Cordeliers. L'exposition sur la Tarasque y a été montée par Gilbert Chalençon et Claude Roux. Ils ont voulu porter un regard plus scientifique sur une tradition labellisée depuis 2005 par l’Unesco au titre du patrimoine culturel immatériel de l’humanité Leur travail raconte l’évolution d’une fête, d’abord religieuse et peu à peu sécularisée, plusieurs fois interrompue, mais qui a toujours su renaître.

Les deux historiens datent la première sortie officielle d’une effigie mobile de la Tarasque de 1564, à l’occasion d’une visite du roi Charles IX, et sa première course de 1584. Par la suite, l’habitude de faire « courir » une Tarasque en bois chaque année dans la ville s’est installée et la fonction de Tarascaire, réservée aux notables et tremplin politique, a été instituée. Régulièrement endommagées et plusieurs fois refaites, la carcasse et sa tête ont finalement été détruites en 1792 par des révolutionnaires trouvant à la bete des origines bien trop royalistes.

L’animal à six pattes a repris son élan au XIXe siècle et a alors connu son heure de gloire nationale sous l’influence du Félibrige, le groupe de poètes provençaux rassemblés derrière Frédéric Mistral. La Tarasque apparaît alors à Paris, à Sceaux, à Bruxelles, à Orange ou à Nice. Elle sert même pour une marque de cirage. Puis, les festivités sont plusieurs fois interdites, avant de renaître en 1946 sous l’impulsion d’une société de bienfaisance, « la commune libre de Jarnègues », un quartier de Tarascon.

Depuis, sauf en 1968, le monstre est ressorti chaque année de sa boîte et s’est remis à voyager, y compris à l’étranger. Au passage, son allure s’est transformée. La grande queue formée par une poutre, qui faisait des ravages quand ses chevaliers servants se mettaient à faire tourner la bête sur elle-même, a été remplacée par un appendice en tire-bouchon, plus court. De même, l’effigie n’est plus portée. Elle est poussée, des roues ayant été ajoutées à la structure. Enfin, à ses côtés, la figure de Marthe a eu tendance à être remplacée par celle de Tartarin, le burlesque chasseur de lions inventé par Alphonse Daudet en 1872.

Les apparitions de la Tarasque sont aujourd’hui devenues une attraction touristique et un spectacle folklorique.

Pour terminer Gilbert Chalençon nous accompagne à la Collégiale Sainte Marthe. L’édifice, plusieurs fois remanié, a été construit à la fin du XIIe siècle. En remerciement à Sainte Marthe de les avoir sauvé de la Tarasque, les Tarasconnais construisirent cette église et fabriquèrent un objet très précieux : le buste-reliquaire de Sainte Marthe.Où que le regard se porte, la bête y apparaît presque à coup sûr. Dans une alcôve, sur une clé de voûte ou au coin d’un tableau. Gilbert Chalençon se souvient encore avec émotion avoir découvert il y a peu sa trace sur la poignée d’une porte.

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