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Tarascon - Musée Souleiado

Saviez-vous que les tissus provençaux chamarrés et si typiques puisent leurs racines en Inde ? Le musée Souleiado retrace leur naissance et leur formidable expansion.

Mais remontons un peu dans le temps. Au XVIIe, débarquent au port de Marseille les indiennes, ces tissus en coton aux coloris très vifs, importés des Indes. Madame de Sévigné en lance la mode à la cour de Louis XIV, et dès lors on se les arrache, dans une Europe avide d’exotisme. L’imitation ne sera pas longue à poindre son nez ! Et c’est en Provence que cet artisanat puis cette industrie vont se développer. Du fait de l’arrivée à Marseille des bateaux en provenance des Indes, mais aussi parce que la région regorge des plantes qui permettent de teindre les tissus !

Les premiers documents attestant l'existence d'une fabrique à Tarascon, remontent à 1806.

Charles DEMERY héritier de la fabrique, crée la marque Souleïado en 1939 et fonde le musée en 1988. Installé dans le très bel hôtel d'Ayminy duXViième siècle, sur les lieux mêmes de l'entreprise familiale, il retrace l'histoire de la fabrication des indiennes. On peut y découvrir des pièces rares du tissu et du costume provençal, une collection unique de poteries et de terres mêlées de la région, des œuvres du peintre Léo Lelée ainsi que d'émouvantes reconstitutions de scènes de la vie quotidienne en Provence au XIXème siècle. Il offre, enfin, un véritable trésor: 42000 planches d’impression du XVIIIè siècle.

Au départ, les planches venant des Indes étaient en bois sculpté. Il s’agissait de bois fruitier. Puis, il y eut en Provence un engouement pour l’indiennage , qui fit évoluer les techniques et les goûts. Alors des planches avec inclusion de cuivre furent créées par les Compagnons du Devoir. A la fin du XVIIIème siècle, on fit des plombines. Des fragments (semis à répétition) étaient sculptés puis étaient moulés et cloués sur les planches. Ensuite elles sont enfoncées dans le bois avec un molleton puis la planche passait au polissoir.

En 1935, l’Atelier d’Impression comptait 8 imprimeurs. Pour l’application des couleurs, elles étaient placées sur des cadres en bois tendus de feutres. Ensuite une fois que la teinture transpire du feutre, une brosse est utilisée pour estomper, afin de ne pas tremper la planche.

Plusieurs années d’apprentissage étaient nécessaires à la maîtrise de cet art et des colorations. Pour un seul dessin, il y a autant de planches qu’il y a de couleurs sur le dessin. Une fois imprimés, les tissus passaient en étuve, et la gomme arabique se cristallisait, fixant ainsi la couleur. Puis les tissus passaient au lavoir afin d’éliminer le surplus de teinture, puis séchés.

Dans une journée, un imprimeur pouvait réaliser jusqu’à 30 mètres de tissus, sur une largeur de 80 cm. Mais il fallait compter environ une semaine de travail pour q’un tissu soit définitivement terminé.

Les couleurs de synthèse utilisées à partir des années 1950 côtoyaient les couleurs naturelles elaborées sur place dans la cuisine aux couleurs. L’univers de l’atelier d’impression demeure intact depuis la fin des années 1970, date à laquelle il a cessé de fonctionner définitivement. Le laboratoire de chimiste, les tables à imprimer, la grande étuve ou le lavoir résonnent encore de la fabrication des indiennes à Tarascon.

La visite guidée était animée par Frédéric Porte,un homme passionné par son sujet. Cela nous a permis de comprendre l’histoire des tissus « indiennes » depuis l’arrivée des premiers lots de commerce de l’Inde et le début de la production en France au milieu du VVIIème siècle, jusqu’à l’essor, l’interdiction par le Roi, le développement des industries et la création de la société Souleiado.

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